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Les Mousquetaires au couvent à l’Opéra Comique – Joyeux ! - Compte-rendu

Après une ouverture pleine de peps, le rideau se lève sur un décor (Laurent Peduzzi) et des costumes (Vaninna Sannino) aux couleurs fraîches et heureuses : les choses s’annoncent pour le mieux et, jusqu’au bout, ces Mousquetaires au couvent tiendront leurs promesses. Déjà très applaudie à l’Opéra de Lausanne fin 2013, la production de Jérôme Deschamps conclut de la plus joyeuse façon ses huit années à la tête du Comique. Avant que Favart ne ferme ses portes pour une longue période de travaux (jusqu'en janvier 2017), le bonheur était grand de déguster l’opérette de Louis Varney, pas donnée sur cette scène depuis 1992.

Musique toute de charme et d’efficacité, livret excellemment ficelé de Ferrier & Prével : l’ouvrage a bien des atouts pour lui, auxquels Deschamps rajoute sa touche personnelle, bon enfant et pleine de gags (comme par exemple ce Christ descendant de sa croix pour s’offrir… une pause sandwich !), à l’image du Gouverneur que le metteur en scène incarne de croquignolesque façon dans cette reprise parisienne.
 

© Pierre Grosbois

Une formidable énergie se dégage d’un spectacle porté par un beau travail d’équipe. Malgré des aigus un peu tendus en ce soir de première, Sébastien Guèze (Gontran) trouve le bon dosage entre timidité et passion amoureuse que requiert son personnage, au côté du Brissac plein de santé de Marc Canturri. Quant à Franck Leguérinel, le pittoresque abbé Bridaine lui permet de déployer une veine comique qu’il n’est plus nécessaire de louer (son arrivée sur une mule-vélo d’intérieur vaut son pesant de pistaches…). Un régal. Pas tristes non plus la mère supérieure de Nicole Monestier et la sœur Opportune de Doris Lamprecht … Anne-Catherine Gillet offre une Simone piquante à souhait, tandis que la Louise d’Antoinette Dennefeld se révèle idéalement appariée à la délicieuse Marie d’Anne-Marine Suire, jeune artiste - à suivre ! - issue de l’Académie de l’Opéra Comique, structure d’où proviennent également Ronan Debois (Rigobert), Safir Behloul (Pichard), Jodie Devos (Claudine), Valentine Martinez (Jacqueline) et Eléonore Pancrazi (Jeanneton). Préparés par Geoffroy Jourdain, les choristes Cris de Paris sont à leur affaire, portés comme tous les protagonistes par la preste baguette de Laurent Campellone, à la tête de l’Orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon. Son enthousiasme contagieux va de pair avec une précision du geste et une vivacité d’esprit remarquables ; la luminosité et les couleurs de la musique s’épanouissent pleinement.

© Pierre Grosbois
 
Enfin, si vous souhaitez profiter de l’Opéra Comique jusqu’au dernier moment, ne manquez pas le concert de clôture de la saison, le 27, qui réunit Julie Fuchs et Nicky Spence dans un programme Auber, Berlioz, Bizet, Chabrier, Delibes, Hérold, sous la baguette de Jérémie Rhorer avec son Cercle de l’Harmonie.
 
Alain Cochard
 
Varney : Les Mousquetaires au couvent – Paris, Opéra Comique, 13 juin, prochaines représentations les 17, 19 et 23 juin 2015. www.concertclassic.com/concert/les-mousquetaires-au-couvent
 
Photo © Pierre Grosbois

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