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L’Empereur d’Atlantis au TNP de Villeurbanne - La Mort de l’Empereur – Compte-rendu

Richard Brunel reprenait dans la belle salle du TNP de Villeurbanne son Empereur d’Atlantis monté pour le Théâtre de la Croix-Rousse voici trois ans. Comme toujours sa mise en espace est ingénieuse, orchestre devant, puis au-dessus après que La Mort ait occis puis ressuscité la trompettiste, les musiciens montant lentement, dans un silence glaçant, mais c’est sa direction d’acteur qui met une animation formidable à ce drame sinistre.

Il l’ouvre avec le Siegfried Idyll de Wagner, ironie terrible et diablement efficace. Le Tambour – remarquable Judith Beifuss - sera filmé comme une présentatrice de télévision et filmé aussi la résolution finale de l’Empereur s’apprêtant à mourir pour libérer son peuple de la souffrance infinie. La simplicité du geste, mais aussi sa cruauté, son sens de l’abrupt font avec du bref un opéra immense, d’une portée émotionnelle étreignante, qui dédouane l’œuvre de son seul contexte.

Très attentif aux styles mêlés employés par Ullmann, Vincent Renaud règle son petit orchestre avec art, entourant sa poignée de chanteurs avec amour, que ce soit la Mort débonnaire de Piotr Micinski, ou l’Arlequin de Mikkel Skorpen. La palme à l’Empereur de Samuel Hasselhorn, dont l’arioso final est transfiguré par son baryton intense. En voilà un qui est né pour le Winterreise !
 
Jean-Charles Hoffelé

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Ullmann : L’Empereur d’Atlantis –Villeurbanne, TNP, 20 mars ; prochaines représentations les 23, 34 mars 2016 / www.opera-lyon.com

Photo © Jean-Louis Fernandez

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