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Le Quatuor Belcea aux Concerts du Dimanche matin – Subtilité et homogénéité – Compte-rendu

En un peu plus de deux décennies d’activité, le Quatuor Belcea (photo) s’est forgé une réputation internationale qui le place parmi les plus remarquables ensembles d’aujourd’hui. De retour aux Concerts du Dimanche matin du TCE, il a démontré une nouvelle fois son aptitude à aborder avec finesse, précision et homogénéité les œuvres du grand répertoire, Chostakovitch et Schubert en l’occurrence.
 
Dans le Quatuor n° 3 (1946) du Russe – partition où le compositeur, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, conjugue aboutissement formel, sentiment morbide et ironie grinçante – les musiciens britanniques manifestent une générosité lyrique, une plénitude d’accent et une clarté d’articulation saisissantes. La rigueur technique, la justesse absolue dont ils font preuve se mettent toujours au service d’une vision aussi maîtrisée que sensible. La liberté de ton et le contrôle des nuances frôlent la perfection, soulignant les fréquents changements de rythmes et les humeurs contrastées de l’Opus 73.
 
Leur lecture du Quatuor « La Jeune fille et la mort » ne tombe jamais dans le pathos mais gagne en subtilité ce qu’elle perd en intensité émotive (Andante con moto). L’unité de ton reste admirable, comme le jeu des timbres – savamment dosés – sous quatre archets en parfaite osmose.
Bis aux couleurs automnales, l’Andante moderato du 2ème Quatuor de Brahms couronne un magnifique rendez-vous chambriste.
 
Michel Le Naour

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 Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 27 novembre 2016

Photo © 2011 Belcea String Quartet

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