Journal

La Missa Solemnis par le LSO et Sir Colin Davis - Plénitude épurée - Compte-rendu


L’architecture grandiose de la Missa Solemnis de Beethoven (1819-1823) requiert des interprètes dont l’expérience se mesure à la longue fréquentation de cette œuvre à la fois contemplative et d’une puissance peu commune dans laquelle Beethoven s’est engagé corps et âme. Sir Colin Davis s’est souvent confronté à cette fresque monumentale, jalon essentiel dans sa foisonnante activité de chef. A la tête du London Symphony Orchestra, sa lecture de l’Opus 123 témoigne d’une humanité qui bouleverse davantage par sa plénitude que par la puissance du souffle. La beauté des pupitres des instrumentistes du LSO atteint une perfection que soulignent également avec force et conviction les interventions des somptueux chœurs londoniens, d’une homogénéité et d’un engagement exceptionnels (entrée et fugue vocale terminale du Credo).

Les voix participent de cette lecture à hauteur d’homme : aussi bien la soprano Helena Juntunen que la remarquable alto Sarah Connolly. Le ténor Paul Groves (un rien tendu dans les aigus) ou la basse profonde de Matthew Rose complètent un quatuor vocal bien proportionné et équilibré. Dans le Benedictus, le violon solo de Gordan Nikolitch crée un climat angélique par la pureté d’un son très subtil aux aigus séraphiques. Visiblement touchée par la grâce, la vision classique de Sir Colin Davis manifeste une beauté formelle pleine de noblesse et de grandeur. On attachera finalement peu d’importance à de légers décalages ou baisses de tension tant le regard que porte le chef sur cette œuvre emporte l’adhésion par son intensité épurée et sa simplicité de ligne.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 17 septembre 2011

> Programme détaillé et réservations de la Salle Pleyel

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Michel Le Naour

Photo : DR

Partager par emailImprimer

Derniers articles