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Karina Canellakis dirige l’Orchestre de Paris – Beaux débuts parisiens – Compte-rendu

Encouragée par Sir Simon Rattle alors qu’elle était violoniste à l’Orchestre Philharmonique de Berlin, puis victorieuse du Prix de direction Georg Solti en 2016 et nommée pour la prochaine saison Chef principal de l’Orchestre de la Radio des Pays-Bas, la new-yorkaise Karina Canellakis (née en 1981) faisait ses débuts à Paris.

© Chris Christodoulou

Sa direction dans La Fantaisie symphonique composée par Richard Strauss, d’après La Femme sans ombre, sait distinguer avec clarté les différents thèmes de l’opéra sans jamais perdre de vue le foisonnement sonore et la sensualité de la partition. Soliste de la soirée, la violoniste Nicola Benedetti se love avec bonheur dans les subtilités du rhapsodique Concerto n° 2 de Karol Szymanowski, ouvrage d’un seul tenant qui demande à la fois maîtrise technique (en particulier dans la cadence du premier mouvement) et finesse d’archet. L’écriture luxuriante, le raffinement de timbre, le lyrisme poignant sont superbement rendus par une exécution engagée et expressive servie par la qualité des pupitres de l’Orchestre de Paris dont l’Américaine sait tirer le meilleur parti.

Les Danses symphoniques de Rachmaninov bénéficient elles aussi d’un traitement sans pathos, d’un naturel et d’une évidence qui banissent toute tentation pour l’excès ou la grandiloquence. Visiblement enthousiastes, les musiciens de l’Orchestre de Paris applaudissent sans compter la prestation de Karina Canellakis qui aura su les séduire à l’occasion de leur dernier concert de la saison.
 
Michel Le Naour

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Paris, Philharmonie, Grande Salle Pierre Boulez, 14 juin 2018

Photo © Mathias Botor

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