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Hilary Hahn, Mikko Franck et l’Orchestre Philharmonique à Pleyel - Élans miraculeux - Compte-rendu

Le chef d'orchestre Mikko Franck

 La Huitième Symphonie « Le Voyage » d'Einojuhani Rautavaara devra encore attendre sa création française. Souffrant, Mikko Franck a en effet dû renoncer à diriger le concert prévu ce 30 mai, où l'œuvre était programmée. Certes on pourra se tourner vers les enregistrements de cette symphonie déjà ancienne (1999), la dernière à ce jour du compositeur finlandais. Mais ce rendez-vous manqué est d'autant plus regrettable que Mikko Franck avait montré la semaine précédente à quel point est grande son affinité avec la musique de son compatriote.
 
Ouvrant ce concert avec le Cantus Arcticus, « concerto pour oiseaux et orchestre », l'une des œuvres les plus célèbres de Rautavaara, il en donnait une lecture parfaitement retenue, tout en nuances, laissant l'auditeur aux aguets tant des chants d'oiseaux enregistrés que des interventions des musiciens de l'orchestre, seuls ou par groupes d'instruments.
 

Hilary Hahn

Hilary Hahn / photo © Imgartists - Michael Patrick OLeary
 
Mais c'est surtout dans le Concerto pour violon, qui date lui aussi de la période d'intense activité créatrice du compositeur au cours des années soixante-dix, que le chef devient le parfait guide d'une musique qui se transforme perpétuellement, toujours changeante et glissant d'un climat à un autre. Dans ce concerto où soliste et orchestre se partagent la conduite rythmique, l'entente de Mikko Franck avec Hilary Hahn, magistralement virtuose comme à son habitude, est exemplaire et la sonorité limpide de la violoniste rend parfaitement justice à l'écriture à la fois retenue et lyrique de Rautavaara.
 
Entièrement consacrée à Debussy, la deuxième partie du concert montrait la prometteuse entente de l'Orchestre philharmonique de Radio France avec son directeur musical désigné, qui prendra ses fonctions en septembre 2015. Dans La Mer notamment, il fait entendre des élans miraculeux. Sans brusquerie, sans aucun excès, Mikko Franck livre une interprétation tout à la fois parfaitement équilibrée et à fleur de peau.
 
Jean-Guillaume Lebrun
 
Paris, Salle Pleyel, 23 mai 2014
 
Photo Mikko Franck © Jean-François Leclercq

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