Journal

François-Frédéric Guy joue Aurélien Dumont et Beethoven au 5ème Festival Sonik de Quimper – Affinités électives

La cinquième édition de Sonik – une manifestation quimpéroise annuelle qui fait dialoguer compositeurs d’aujourd’hui et musiques des siècles passés – accueillait le pianiste François-Frédéric Guy dans un programme consacré à Beethoven et à une création mondiale, Other pages d’Aurélien Dumont (né en 1980), ouvrage conçu tel un prolongement des Bagatelles op. 126 du musicien allemand.
 
Beethovénien expérimenté, F-F. Guy n’a de cesse de se confronter aux 32 Sonates, corpus qu’il joue intégralement en concert et a enregistré. D’emblée, dans la « Clair de lune », le sang-froid et la concentration dont il fait preuve traduisent une maîtrise de tous les paramètres. Son interprétation expressive et contrastée s’adapte ensuite avec bonheur aux enchaînements entre chaque Bagatelles op. 126 (1824) et les cinq mouvements insérés par Aurélien Dumont (actuellement en résidence au Théâtre de Cornouaille) en une suite réinventée. La science de l’écriture du disciple de Gérard Pesson transparaît dans l’utilisation du matériau de base qui semble parfois se confondre avec le langage de Beethoven.
 
Les Bagatelles, pièces courtes, lyriques et fantasques, très novatrices pour l’époque, offrent du coup des perspectives nouvelles, par le biais des réminiscences et l’emploi du piano préparé. Le soliste se fraie un chemin ludique dans ce labyrinthe savamment organisé. Après l’entracte, la Sonate « La Tempête » le montre en pleine possession de ses moyens dans une interprétation orchestrale et dominée qui atteint, par l’engagement dans l’Allegretto final, une dimension euphorique. Moment de fluidité poétique après ce déferlement, la Lettre à Elise, la plus fameuse des bagatelles de Beethoven, tient lieu de bis.
 
 Michel Le Naour

logo signature article

 
Quimper, Théâtre Max Jacob, 18 mai 2016

Photo © Caroline Dourtre

Partager par emailImprimer

Derniers articles