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Félicity Lott à l’Opéra Comique - Parlez moi d’amour - Compte-rendu


Le report de la création de Marco Stoppa, Re Orso, la saison prochaine, a finalement permis de découvrir deux soirs de suite le tour de chant « Parlez-moi d'amour », spécialement conçu par Laurent Pelly pour sa muse Felicity Lott. Tout à la gloire de la soprano britannique, passée maître dans l'art du second degré et de l'humour décalé, cette revue accessoirisée et promptement mise en scène, explore un vaste répertoire d'airs, de chansons et de musicals célèbres. Tour à tour ingénue, capricieuse, éconduite ou provocante, Lott passe par tous les stades du sentiment amoureux, évoquant sans complexe les plus infimes variations du cœur, que celles-ci soient sincères ou fabriquées.

Accompagnée par le piano complice et jubilatoire de Jason Carr et par les facéties de l'acteur-danseur Olivier Sferlazza, Lott a su (malgré le voile qui recouvrait son timbre dû aux allergies printanières) nous enchanter par sa vocalité protéiforme, son irrésistible sens de la déclamation française et anglaise et son humour contagieux ; frémissante dans « Je chante la nuit » de Maurice Yvain, troublante dans « Losing my mind » de Sondheim, impayable dans « Tant pis pour la rime » de Mireille et dans « A word on my ear » de Donald Swann, parodie d'une vieille anglaise incapable de chanter juste, surprenante enfin dans « Le dîner » de Benabar pour quatuor obligé, la cantatrice - vêtue d'une redingote militaire à brodequins qui rappellait la Grande Duchesse qu'elle fut – a su revisiter comme personne, la forme du récital et le redynamiser.

En bis, « M. et Mme Martin », véritable exercice de style, une mélodie de Noël et « L'hymne à l'amour ». Flott ! What else ?

François Lesueur

Paris – Opéra Comique, 28 mai 2011

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Photo : Trevor Leighton

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