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Enrique Mazzola, Marianne Crebassa et l’Orchestre National d’Île-de-France – Chaleur communicative – Compte-rendu

Vraie invitation au voyage, entre rêve éveillé et ivresse sonore, que le programme «  Si tu m’aimes » offert par l’Orchestre national d’Île-de-France, sous la conduite de son tonique directeur musical, Enrique Mazzola.

Marianne Crebassa © Luc Jennepin

 L’ouverture de la Manon Lescaut (1856) d’Auber est menée tambour battant avec une énergie chevillée au corps. Huit extraits des Chants d’Auvergne de Joseph Canteloube sont ensuite confiés la jeune mezzo Marianne Crebassa – auréolée de son récent succès dans Fantasio – dont la grâce, l’humour, la finesse, l’élégance, l’émotion et la sensibilité font merveille. Diction parfaite  – même si l’on ne connaît pas l’auvergnat ! –, ligne vocale assurée et présence en scène convainquent du talent de cette artiste en pleine ascension.
 
Après l’entracte, l’Intermezzo de la Manon Lescaut de Puccini se déploie avec subtilité et lyrisme contenu. A Ravel de conclure : la Rapsodie espagnole, vigoureuse, crépitante, possède une belle couleur fauve et un sens rythmique aiguisé. Le Boléro, implacable, suit une progression savamment ménagée qui éclate dans le climax final où la puissance tellurique envahit tout l’espace de la Philharmonie. A noter la qualité des instrumentistes de l’Orchestre National d’Île-de-France littéralement soulevés par la direction solaire d’un chef qui sait allier précision, engagement et sensualité dionysiaque. Le public enthousiaste fait un triomphe aux musiciens et à un concert porté par une chaleur communicative.
 
Michel Le Naour

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Paris, Philharmonie, Salle Pierre Boulez, 14 mars 2017

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