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Cycle « Schubelius » par Kazushi Ono à Bruxelles /Flagey - Les deux S

Mettre en regard Schubert et Sibelius, pourquoi ? La question reste pertinente car rien dans l’orchestre de Sibelius ne provient de celui de Schubert. Le lien est ailleurs, dans deux œuvres qui s’appuient sur la tradition pour la renouveler. Les ultimes partitions d’orchestre de Schubert feront le miel de Bruckner, et Sibelius ouvrira la musique finlandaise au monde, en faisant aujourd’hui l’un des premiers foyers de la création orchestrale mondiale. Mais surtout leur discours, leur manière d’inféoder l’orchestre à de nouvelles dimensions peuvent les rapprocher.

Les trois concerts  proposés par Kazushi Ono  et l’Orchestre Symphonique de la Monnaie mettront en regard successivement la 9e de Schubert avec Tapiola et le Jordens Sang, puis la 8e avec la 5e et Le cygne de Tuonela, et enfin, la si expressive 4e avec la 2e où Sibelius se délivre de l’influence de Tchaïkovski et l’inévitable Valse triste.

Vraie surprise du cycle, la rare cantate Jorden SangLe Chant de la Terre- écrite en 1919 pour l’Université de Turku. Sibelius se montra critique envers cette œuvre dans une lettre adressée à Jussi Jalas en 1943, écrivant que ni le texte ni les circonstances ne l’avaient particulièrement inspiré. Mais à l’écoute Le Chant de la Terre semble contredire son auteur.
A découvrir, autant que les lectures probablement engagées des autres œuvres de ces trois généreux concerts :  Kazushi Ono éprouve toujours du plaisir à retrouver « son » Orchestre symphonique de la Monnaie.

Jean-Charles Hoffelé
 
Cycle Schubelius
Orchestre symphonique et Chœurs de la Monnaie, Kazushi Ono.
26, 28 février & 5 mars 2015 – 20h 15
Bruxelles - Flagey, Studio 4
www.flagey.be/fr/programme/genre/musique/orchestra

Photo © Eisuke Miyoshi

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