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Alena Baeva et Itamar Golan au Théâtre de la Ville – En toute complicité – Compte-rendu

Etoile montante de l’archet, la violoniste russe Alena Baeva (née à Alma-Ata en 1985, photo) a remporté en 2001, à l’âge de quinze ans, le célèbre Concours Wieniawski de Poznan puis en 2007 celui de Sendai au Japon. Elle bénéficie, pour ce récital, de l’accompagnement du Lituanien Itamar Golan, pianiste rompu à cet exercice d’échange et de complicité qui fait sa réputation auprès des plus grands solistes.
 
Dès la Sonate de Janáček, l’osmose s’établit entre les deux interprètes dans climat onirique et tendu, le frémissement rhapsodique seulement entrecoupé par l’urgence des violents accords du piano. Avec la Sonate de Debussy, on pénètre dans un univers plus fantasque, bien servi par le jeu fluide d’Alena Baeva qui tire de son Stradivarius « Le Molitor » (1697) des sonorités ombrées et fines.
La Sonate « À Kreutzer » de Beethoven, admirablement servie par des interprètes en parfait accord, possède à la fois la plénitude, l’engagement et un impact de tous les instants qui culmine dans un final d’une puissance fusionnelle. Après un tel déchaînement instrumental le bis, Ningun d’Ernest Bloch, apporte un moment de recueillement bien senti par un public qui retient son souffle avant des applaudissements nourris.
 
 Michel Le Naour

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Paris, Théâtre de la Ville, 2 avril 2016

Photo © V. Shirokov

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