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Adam Laloum et Jean-Yves Ossonce au Grand Théâtre de Tours – Une généreuse éloquence – Compte-rendu

Dans le cadre de sa saison symphonique, l’Orchestre Région Centre-Val de Loire /Tours accueillait le pianiste Adam Laloum, interprète du Concerto n° 2 de Brahms au sein d’un vaste programme associant Mort et transfiguration de Richard Strauss et La Valse de Ravel sous la direction de Jean-Yves Ossonce (photo).

Adam Laloum © DR Opéra de Tours
 
D’entrée de jeu, Laloum investit l’espace sonore par la puissance de son engagement, donnant à l’Opus 83 toute son ampleur. A la perfection de l’exécution, le soliste ajoute un sens poétique qui trouve son acmé dans le mouvement lent, subtilement introduit par le violoncelle de Maryse Castello. Art de la construction (Allegro non troppo), énergie à revendre (Allegro appassionato), fluidité arachnéenne, caractérisent une lecture sans lourdeur et pourtant éloquente. La direction précise et enveloppante du chef ne contrarie jamais l’activité du pianiste, mais lui apporte un soutien d’une souplesse sans faille (Allegro grazioso).

Seconde partie généreuse avec le poème symphonique Mort et transfiguration de Strauss, à la tension et à la ligne maintenues de bout en bout, et qui atteint son apogée au moment de la transfiguration finale. Dans La Valse de Ravel, Ossonce et ses musiciens trouvent le chemin d’une chorégraphie où l’exactitude du rythme, la ductilité enjôleuse et l’art de combiner les coloris ondoyants rappellent par le geste une tradition d’interprétation de la musique française qui remonte à Ansermet, Monteux, Rosenthal ou Fournet.
 
Michel Le Naour

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Tours, Grand Théâtre, 6 décembre 2015
 
 Photo Jean-Yves Ossonce © Gérard Proust

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