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8ème Concours de piano d’Orléans - Détecteur de personnalité(s)


Winston Choï (photo) en 2002, Francesco Tristano Schlimé en 2004, Wilhem Latchoumia en 2006 (1) : à trois reprises, le Concours de Piano XXe siècle d’Orléans a su distinguer des personnalités hors du commun dont les parcours et l’accueil du public, depuis la victoire à Orléans, démontrent la perspicacité dont ont fait preuve les jurés d’une compétition pas comme les autres.

Fondé par la pianiste et pédagogue Françoise Thinat, le Concours d’Orléans tire son originalité du choix du répertoire des XXe et XXIe siècles. Celui-ci, constate F. Thinat, «a rapidement donné l’allure de festival au déroulement du concours et la principale demande faite aux candidats est devenue d’organiser, avec imagination et précision, lors de leurs deux récitals(2), le choc de toutes les influences et écoles de ces cent et quelques années passées. Dès le début, un très haut niveau pianistique a été exigé et les études de Chopin, Liszt ont été remplacées par celles de Ligeti, Lutoslawski, Lenot, Bolcom, etc. La polyphonie est celle de Schoenberg, la grande sonate se retrouve chez Boulez, Barraqué, Dutilleux, les grandes œuvres cycliques chez Messiaen… »

A Orléans, les candidats demeurent très libres dans leurs choix. « En dehors de quelques imposés, précise F. Thinat, ils ne présentent que leurs découvertes, leurs coups de cœur, leur chevaux de bataille aussi, qui peuvent les aider à se qualifier et à faire comprendre leur personnalité. » La personnalité, tel est le maître mot d’un Concours dont le niveau des trois dernières éditions explique la curiosité et l’impatience avec lesquelles on attend le palmarès 2008. Alice Terzian (Argentine), Joséphine Markovits (France), Yoko Kubo (Japon), George Rothman (USA), Pierre Sublet (Suisse), Pascal Devoyon (France-Allemagne) et Michel Decoust (France) composent le jury qui aura bientôt la tâche de départager les concurrents.

Moment passionnant et révélateur, l’ultime épreuve donne aux candidats l’occasion de se produire à la fois en solo et en musique de chambre – et ce toujours avec des instrumentistes de très haut niveau. Cette année, Sasha Rozhdestvensky, Marc Coppey et Florent Héau sont les partenaires des trois finalistes dans deux œuvres imposées : le Trio de Ravel et une création d’Edith Canat-de-Chizy : « Burning », quatuor pour piano, violon, violoncelle et clarinette – un ouvrage inspiré d’un poème de William Butler Yeats.
Rendez-vous donc le 4 mars au Carré Saint-Vincent !

Quant aux anciens lauréats d’Orléans, notez que Wilhem Latachoumia vient de signer un très beau programme pour piano et électronique(3) et que Winston Choï traversera prochainement l’Atlantique pour un récital au Théâtre des Bouffes du Nord le 7 avril.

Alain Cochard

8ème Concours international de piano d’Orléans. Du 25 février au 4 mars 2008. 1ère et 2ème épreuves : Du 25 /02 au 3/03 – Salle de L’Institut. Finale : Le 4 mars à 20h – Carré Saint-Vincent/Scène Nationale d’Orléans. Tél. : 02 38 62 89 22. www.oci-piano.com

(1) Ajoutons que si l’on a un peu perdu de vue en France le lauréat 1996, Fabio Grasso, et la lauréate 2000, Saori Mizumura, le vainqueur du Concours 1998, Toros Can, a lui aussi trouvé sa place sur la scène pianistique.

(2) Le premier récital comporte obligatoirement une œuvre composée par le candidat

(3) Œuvres de Harvey, Cage, Jodlowski, Ferrari et Nono – 1 CD Sisyphe-013


Photo : DR

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