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5ème Festival « Notes d’Automne » du Perreux-sur-Marne Le retrouvailles de Grieg et d’Ibsen - Compte-rendu

En l’espace de cinq ans, le pianiste Pascal Amoyel a su bâtir un festival à la personnalité originale, unique dans le paysage français. Le dialogue entre littérature et musique inspire en effet la totalité de la programmation de « Notes d’Automne », manifestation qu’on retrouve chaque mois de novembre désormais au Perreux-sur-Marne. A l’évidence, elle a trouvé son public : une salle comble est attend la soirée « Vents du Nord : Peer Gynt » que proposent le comédien Didier Sandre (photo) et l’Orchestre de chambre d’Ukraine de la ville de Tcherkassy (augmenté de quelques musiciens issus de l’Orchestre National d’Ile-de-France entre autres), dirigé par Grigori Penteleitchouk, avec le concours de la soprano Céline Laly.

Passionné par la rencontre entre littérature et musique, Didier Sandre est, parmi les comédiens français, l’un des meilleurs dans exercice. A Notes d’Automne, il nous embarque dans Peer Gynt. Amoureuse et fervente appropriation d’un texte : près d’une heure et demie durant, les aventures hautes en couleur, riches en rebondissements du héros d’Ibsen font osciller entre truculence et rêve, rire et émotion. Au fond, les hommes restent des gamins et adorent qu’on leur raconte de belles histoires. Avec celle de Peer Gynt, Didier Sandre captive son public, d’autant plus facilement que le contrepoint musical permet de retrouver des pages bien connues d’Edvard Grieg dans un arrangement réussi de Fabrice Pierre pour un effectif d’une trentaine de musiciens. Intelligemment conçue, la réduction ne paraît pas étique par rapport à l’orchestration à laquelle on est accoutumé et contribue à l’intimisme d’une soirée qui tient le spectateur en haleine et lui réserve des moments d’intense poésie, au premiers rangs desquels les interventions lumineuses de Céline Laly – qui n’a pas volé son prix au Concours Caballé de Saragosse en 2011.

A propos de prix, celui que Notes d’Automne remet tous les ans pour saluer une contribution éminente au mariage de la littérature et de la musique revient cette fois à Didier Sandre. Juste marque de reconnaissance envers celui qui sait bien dire – et écouter !

Alain Cochard

Le Perreux-sur-Marne, Grand Théâtre du Centre des Bords de Marne, 14 novembre 2013

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Photo : Bruno Perroud
 

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