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36ème Festival Piano aux Jacobins – Valeurs sûres et découvertes

L’heure du grand rendez-vous pianistique de la rentrée approche. Mardi 8 septembre, Nicholas Angelich donnera le coup d’envoi de la 36ème édition de Piano aux Jacobins -  et aura sûrement une pensée émue pour son maître Aldo Ciccolini, qui laisse de merveilleux souvenirs dans la mémoire des fidèles du festival toulousain.
 
Comme de coutume, Catherine d’Argoubet et Paul-Arnaud Péjouan ont concocté une programmation idéalement équilibrée entre artistes reconnus et découvertes. Nul besoin d’insister sur l’art des Angelich, Pressler, Leonskaja, Goerner et Zacharias, ou encore sur celui de Joaquin Achúcarro. Quoique…, s’agissant de ce dernier il n’est pas inutile de rappeler à la plupart des organisateurs de concerts français la place éminente qu’occupe le maître espagnol dans le paysage du piano contemporain. Piano aux Jacobins en a conscience, tout comme l’Orchestre national de Lille ou le Festival « L’Esprit du Piano » à Bordeaux ; mais hormis ces trois exceptions …
 
On retrouve en tout cas ces artistes avec bonheur. Celui d’écouter des interprètes à l’orée de la carrière, ou déjà reconnus mais à l’étranger seulement, s’avère non moins grand. Parmi la jeune génération, le public français connaît déjà bien David Violi, Dana Ciocarlie ou Varduhi Yeritsyan, à l’affiche du 36ème Festival aux côtés de collègues tels que Kotaro Fukuma, qui après un été bien rempli fait sa première apparition à Piano aux Jacobins dans un inventif programme-mosaïque tel qu’il les affectionne, Lukas Genusias, récemment couronné d’un 2ème Prix au Concours Tchaïkovski de Moscou, Alexandre Kantorow, Alexander Gavrylyuk, Pavel Kolesnikov, dont Michel Le Naour a salué les qualités à l’occasion de son récital parisien à la Fondation Vuitton début juillet (1), Lukas Vondracek ou Anastasia Terenkova.
 
Applaudi à l’étranger, en particulier en Allemagne où il est établi, mais absent des salles françaises, Amir Katz (né en 1973) pourrait bien être l’une des surprises de l’édition 2015 dans un programme Schubert – son compositeur de prédilection. Un peu comme le fut l’an dernier le concert d’Inon Barnatan (2) ou, en 2011, celui de Llŷr Williams (photo).
 
Né en 1976, e Gallois est l’un de ces artistes rares avec lesquels le festival a l’art de tisser des liens privilégiés. Williams était de retour en 2013 au cloître et Concertclassic s’était fait l’écho de son splendide récital (3). Le rendez-vous est fixé au 15 septembre cette fois. Qu’on ne se fie pas aux apparences, derrière une allure assez sévère se cache un poète musicien de premier ordre et un pianiste aux moyens stupéfiants capable de déployer des trésors d’imagination sonore. Grand beethovénien (il a une intégrale des 32 Sonates en cours au Wigmore Hall de Londres (4)), Williams a choisi les Sonates nos 11 et 28 du compositeur allemand, mais aussi des extraits d’Iberia et les Tableaux d’une exposition. Magnifique soirée en perspective !
 
Alain Cochard
(1)
www.concertclassic.com/article/pavel-kolesnikov-lauditorium-de-la-fondation-louis-vuitton-une-perle-rare-compte-rendu

(2) www.concertclassic.com/article/inon-barnatan-au-35eme-festival-piano-aux-jacobins-le-bonheur-de-transmettre-compte-rendu

(3) www.concertclassic.com/article/llyr-williams-en-recital-piano-aux-jacobins-un-maitre-decouvrir-par-les-francais-compte
 
(4) wigmore-hall.org.uk/artistic-series/llyr-williams-beethoven-piano-cycle

36ème Festival Piano auc Jacobins
Du 8 au 30 septembre 2015
Toulouse - Cloître des Jacobins, Auditorium Saint-Pierre des Cuisines
www.pianojacobins.com

Photo Lŷrr Williams © Benjamin Ealovega

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